Règlement intérieur.

J'arrive enfin dans cette pièce que j'attends depuis déjà un bout de temps. Mieux vaut tard que jamais comme on dit, mais là, c'est vraiment trop tard, y z'auraient pu faire un effort... Je balance mon sac sur le parquet luisant et balaye la chambre du regard. Un grand lit aux draps de soies, des rideaux avec plein d'froufrou, une p'tite clochette pour sonner une jolie gouvernante. Apparemment y'a tout c'qu'il faut. J'avance de quelques pas et m'arrête devant une grande armoire de bois de chêne situé à côté du lit. Je l'ouvre, observe le vide qu'il contient, puis y met mon sac tout entier, sans prendre le temps de le vider ni de tout ranger comme il faut. J'ai toute la journée pour ça, alors je prends mes aises pour l'instant. Je m'installe dans un fauteuil faisant face à une des grandes fenêtres, puis souffle longuement avant de m'assoupir quelques minutes.

...

Un chaud rayon de soleil vient me réchauffer les yeux lourds avant de me réveiller. Je me frotte la tête, les cheveux, pense à Elwe, puis me lève. Comment faire pour que cet endroit soit le mien ? Qu'on le respecte et qu'on n'vienne pas m'y emmerder constamment ? Un règlement affiché à l'entrée serait c'qu'il y a d'mieux. Je me dirige à nouveau vers cette armoire imposante avant de lui faire grincer les gonds encore une fois. J'attrape mon sac par la lanière, le jette sur le lit, puis l'y vide. Je trouve un parchemin, une plume de Griffor, de l'encre noire obtenue sur un Tyrex décédé. Je rassemble ces trois choses, remets le reste dans le sac de cuir puis le laisse trainer là. Je tire une chaise confortable, me permettant de m'accouder et m'appliquer à l'écriture du dit règlement. Je vois mes pieds à travers la table en verre, c'est drôle. Donc je rigole un coup, puis me fous au travail.

Voiiiiiilà. C'fait. Haha ! Qu'il est beau et clair !

Je laisse mes accessoires de scribe sur la table, me lève et prend la direction de la porte d'entrée, tout en relisant mon parchemin. J'ouvre la porte de ma suite, me mets sur le seuil puis sors un clou qui traine au fond d'une poche. Je place le parchemin sur la porte, à hauteur d'homme pour une lecture plus aisée. Je le tiens droit, puis de la main gauche, attrape ce qui me sert à le planter, je fermer un oeil, je vise, puis d'un coup sec, j'accroche avec succès cette belle affiche sur laquelle on peut lire :

Fier, je rentre à nouveau dans ma nouvelle suite en refermant délicatement la porte. Maintenant, un peu de repos.